Gallerie

 
 

Léonore Thellend

Été est un Synonyme d'Existé

“Comme chaque année, l’été se prend dans les mailles de notre existence et se tricote un chandail de laine. Les ricochets de la pluie chaude, des rires cacophoniques et les feux qui crépitent sous un ciel poussiéreux s’inscrivent dans nos souvenirs douillets. Dans un été québécois que plusieurs d’entre nous connaissent, l’hiver approche constamment à grands pas, laissant place à une nervosité continuelle de devoir s’amuser et profiter.”

Dans “Été est un synonyme d’Existé”, Léonore traduit ce sentiment nerveux par des structures de textile incorporant différentes techniques ainsi que la projection vidéo. Par son approche improviste, l’idée de l’inconnu et de la sérendipité se présente sous une forme expérimentale. Ainsi, dans les diverses œuvres présentées, le poids de la gravité sur le tissu rappelle les cordes à linge infinies et se déconstruit de manière symbolique devant le regard.

 

LNK

Cabinet de curiosités

Libido sciendi « Tous les Hommes désirent naturellement la connaissance ».

Née de la conscience de l’infini des mondes micro et macro, « Cabinet de Curiosités » aspire à associer des savoirs sacrés comme catalyseurs d’une mélancolie existentielle. Se jouant des codes de l'inouï et du secret, LNK explore, par le collage, la banalité de l’extraordinaire. Les éléments découpés et collés rassemblent pléthore de symboles et indices nécessaires à comprendre les mondes naturels et superficiels auxquels se conjuguent nos humanités.

“Je nage au centre de l'océan sans aucune rive sur laquelle accoster.”
Citation de “Tous les hommes désirent naturellement savoir” par Nina Bouraoui, écrivaine.

Créatrice et thérapeute, LNK est une artiste de collage aux ambitions éco-féministe. Elle marie subtilement des éléments issus de la récupération de livres ou magazines, trouvés et/ou abandonnés, dans la rue pour leur donner une seconde vie. Le collage est un art de la patience et du choix, une pratique de récolte de papier assidue, qui s’allie profondément à un engagement écologique de la part de l’artiste. Sublimant et détournant l’existant, elle engage des échanges avec les communautés et crée du lien en inventant un tout nouvel univers.

Pour elle, le collage s'apparente à une sorte de thérapie permettant d'explorer ses émotions et d’écouter les messages de son subconscient. Le collage lui permet de rendre visible l’invisible, aux idées analogues et de les mêler les unes aux autres. LNK, cherche et découvre sa sensibilité spirituelle d’une part dans les actes du découpage et du collage, mais aussi dans l’art subtil de la composition qui rapproche sa pratique de celles des photographes ou des peintres. Surréalistes et oniriques, les collages d’LNK évoquent une quête de sens liant des éléments symboliques, ayant pour but que l’ensemble soit une création et un message.

 

Adrien Guillet & Tim Messeiller

Distance critique

Adrien Guillet et Tim Messeiller ont traversé l'Atlantique pour s'établir à Montréal. Depuis leurs arrivées, ils ont chacun collecté différents types de "fibres" qu'ils ont transformées pour créer leurs œuvres. Tim a gardé tous ses vêtements depuis son arrivée pour tisser des tapis et Adrien a acheté des couvertures d'avions en seconde main, pour fabriquer des tableaux abstraits. Ces deux projets prennent source dans leur expériences personnelles d'immigration au Québec, ainsi que dans une prise de conscience des conséquences de la mondialisation (surconsommation, pollution, disparition du paysage). Venez découvrir les tableaux "Sans Titre (Air Transat)" d'Adrien Guillet et les chaises "Transat lounge premium" de Tim Messeiller, ainsi que les autres sculptures issues de la collaboration des deux artistes.

Adrien Guillet

Adrien Guillet est un artiste breton vivant et travaillant à Montréal. Sa pratique conceptuelle trace des aller-retours entre art et commerce, mais aussi entre barbouillage et branding haut de gamme, guérison personnelle et marketing médical. Sa pratique circule également entre la peinture, l’installation, la sculpture et la vidéo – de ces pratiques médiatiques flexibles qui sont la marque de commerce des âmes sensibles à la célérité de l’iconographie numérique.

Tim Messeiller

Ma pratique artistique peut être définie principalement par le terme bricolage. Considérant la connotation péjorative souvent associée à ce terme, il n’est franchement pas très sage de définir sa pratique par celui-ci. En effet, un bricolage réfère à quelque chose qui a été fait sans connaissances, méthodes ou traditions avant sa création; de l’amateurisme et de la débrouillardise en somme ; oubliez la noblesse ou la tradition. Mais cela veut aussi dire que ce qui a été créé par un bricoleur autoproclamé, a été fait grâce à ce qui était à la portée de ses mains. Autrement dit, faire avec ce qui se trouve autour de vous, physiquement ou conceptuellement.

 

Lilian Cuer

Holometabola

Holometabola désigne un super-ordre d’insectes dont le développement se caractérise par une métamorphose complète de leurs organismes. L’exemple le plus connu est la liquéfaction de la larve du papillon à l’intérieur de la chrysalide. Après les 4 stades de son développement (œuf, larve, chrysalide et imago) le nouveau métabolisme de cet endoptérygote, achève sa transformation par son état adulte, le papillon (imago). Ce processus chimique me fascine car aucune technologie humaine, aussi élaborée soit-elle n’est capable à ce jour, de métamorphoser le vivant. On peut modifier génétiquement des organismes ou même changer de sexe mais nous sommes encore loin de pouvoir expérimenter une ‘’renaissance’’ complète.

Au travers du médium qu’est la sculpture, je cherche à matérialiser une nouvelle réalité anthropologique où les humains et non-humains (faune et flore) auraient évolué de façon improbable et donné naissance à de nouveaux spécimens. Des transformations de métabolisme importantes capables de nous faire envisager le monde différemment, sans hégémonie humaine et œuvrant à l’unicité de tous les écosystèmes vivants.

Lilian Cuer

Lilian Cuer est un artiste en arts visuels originaire de Caderousse (France) qui vit et travaille à Montréal depuis 2004. Passionné par les jouets, les mécanismes d’articulations et la richesse de la biodiversité, il choisit d’abord des études en design industriel en 1998. Il complète ensuite une formation à l’École Supérieure des Beaux -Arts de Marseille en 2002. Durant ses 5 années d’études, il expérimente différents types de matériaux et leur mise en forme. Abreuvé par la densité de l’histoire de l’art, Cuer perfectionne sa démarche et développe une sensibilité particulière au corps en tant que machine modulaire et matière brute.

Après l’impression 3D, il choisit l’aluminium en feuille et les matières organiques (ailes de papillons, pétales de rose, feuilles d’arbres) pour concevoir des sculptures à l’image de l’homme. Influencées par l’évolution du corps humain, son hybridation liée à la science et la nécessité de s’adapter; ses œuvres empreintes de délicatesse et de sensibilité nous lancent un message d’espoir et de compassion face à notre environnement et tous les êtres vivants dont nous sommes indissociables.

Après des expositions collectives en France, il renoue des liens avec le public en 2021, afin de présenter ses dernières œuvres sculpturales et photographiques.

 

GUIME

FANTASMOTYPIE EN BLEU

À travers l’expérimentation et la réflexion, GUIME explore l’univers fantasmagorique qui habite le médium bleuté du cyanotype. Par méthode d’improvisation, de copie par-dessus copie et de recherche technique, l’artiste conçoit un univers froid multidimensionnel dans lequel le temps laisse une trace fantomatique en perpétuel changement, accentuée d’un bleu prussien.

GUIME est artiste visuel expérimentant avec les médiums photosensibles et la philosophie de création. Son œuvre explore des concepts comme le temps, le choix, la présence, l’identité et la multiplicité.

 

Geneviève L'Heureux

Choses individuelles et vivantes

Choses individuelles et vivantes est une exposition de peintures à l’huile et d’un livre d'artiste. Le point de départ des tableaux est l’intégration de dessins — sortes d’éléments graphiques imaginaires forgeant mon univers artistique — dans chaque composition.

Fusionnant des composantes humaines, animales et végétales, ces formes abstraites, qui prennent l’allure de structures impossibles ou d’objets aux fonctions altérées, comportent certains caractères propres aux êtres vivants. Des choses poilues, à cheveux ou à écailles qui bougent, qui évoluent, qui se camouflent… et qui habitent chaque tableau pour en créer des abstractions vivantes.
Enfin, cette exposition est l’occasion de lancer un livre d’artiste pour lequel j’ai obtenu un financement du programme Jeunes volontaires. Il comprend les petits dessins desquels mes tableaux sont inspirés.

Biographie de l'artiste :

Geneviève L’Heureux est une artiste en arts visuels diplômée de l’Université Concordia dont la pratique est principalement axée sur la peinture à l’huile et sur l’illustration. Son travail a été présenté dans plusieurs lieux de diffusion ou galeries (Eastern Bloc, Articule, Archive Contemporary, Jano Lapin) et a été publié dans divers médias imprimés (fanzines, étiquettes de bières de microbrasseries, guides pédagogiques).

Ses œuvres explorent les thématiques horticoles, de l’habitat, de l’écologie, des sols ou de notre propre santé. En peinture, ses tableaux grands formats abstraits sont composés de plages de couleurs organiques et de détails texturés. Ses illustrations colorées et minimalistes dépeignent pour leur part des formes anamorphiques d’où émerge parfois un bestiaire imaginaire.

Représentée par la galerie Fatale Art depuis 2018, elle vit et travaille actuellement à Montréal.

 

Crystel Pereira

Inquiétante étrangeté

Il suffit parfois de peu pour que l’ordinaire se disloque.

Sous nos yeux, le modèle réduit d’un environnement urbain oscille entre construction et déconstruction.

Des champignons en argile décomposent les ruines d’une maison brûlée. Des herbes percent le bitume. Les branches d’un rosier cassent sous le poids d’un tracteur en plastique.
Si ces différentes scènes frôlent un hyperréalisme, une inquiétante étrangeté émane de cette maquette au jeu d’échelle improbable et distordu. La familiarité fait désormais place au doute : celui de ne plus savoir si ce monde est bien le nôtre, si nous souhaitons toujours y habiter, et — surtout — ce qu’il en adviendra.

Qu’adviendra-t-il de ce monde. L’artiste elle-même ne le sait pas. Elle façonne l’espace au fur et à mesure de ses trouvailles, de la même manière qu’un oiseau construit son nid à partir de branches et de déchets dénichés sur le sol. Dans une posture d’écoute plutôt que de contrôle, Crystel Pereira orchestre les manipulations en fonction des besoins d’un écosystème qui détient sa propre agentivité par l’entremêlement de matières organiques et synthétiques, naturelles et tronquées.

Si la maquette déjoue les actions de l’artiste, l’artiste s'amuse à déjouer nos perceptions. Au mur, des peintures à l’huile ouvrent des brèches vers ce monde miniature. Sous le signe de la crise climatique, ces paysages contemporains ne cherchent pas à idéaliser une idée de nature pure et intouchée, mais de la dévoiler telle qu'elle est : fragile, contaminée et flexible. La peintre non-fiable nous invite à nous immiscer aux travers de ces délicates fenêtres à la recherche de ce qui relie ces perspectives au modèle réduit. Mais ceci importe peu, finalement. Qu’elles agissent à titre d’angles morts, de visions ou de vestiges, les toiles ne se revendiquent d’aucun réel. Elles permettent plutôt de faire un pas de recul, et de poser un regard neuf et impressionniste autour de nous. Un regard à la fois inquiet et lucide, critique et désirant, trouble et vert tendre.

Crédit texte: Fanny Brossard-Charbonneau

 

Claudia Persechino-Morin

Des souvenirs et des dragons

Dans sa première exposition solo, Claudia crée un monde fantastique dans lequel son héritage culturel et sa fascination pour les dragons se mêlent. Elle utilise histoires, objets, photos et motifs décoratifs provenant de son environnement familial et de son imaginaire comme matériel et source d'inspiration.

Il en ressort, à travers ses dessins et ses toiles, un mélange de présent et passé, réel et fictif, cherchant à concilier deux univers pour qu'ils n'en fassent qu'un.

 

Catherine Morin

Fragments de nous

Catherine Morin est une artiste peintre qui vit et travaille à Montréal.

Formée en photographie, elle s’adonne depuis plusieurs années presque exclusivement à la peinture.

Une puissante réceptivité à l’être humain et un intérêt vif pour ce qui froisse les mœurs comme les idéaux - souvent formulés à des fins socio-économiques caractérise son approche. Catherine Morin aborde avec justesse et sensibilité des problématiques névralgiques en creusant des thèmes ingrats, délicats, souvent escamotés - car malaisants - notamment ici, en Amérique du Nord. Elle donne à voir le vieillissement, par exemple, par la chair qui s’offre et s’affaisse, ou encore par la sexualité ; « le Sud » conceptualisé, moins réel qu’inventé, et les rapports dichotomiques de loisir et d’infériorité entretenus avec celui-ci ; ainsi que le labeur physique, le travail si nécessaire au fonctionnement de nos sociétés et économies, et tout aussi peu valorisé, piètrement rémunéré.

Ces considérations l’emmènent ipso facto à creuser la psyché humaine. Catherine Morin caractérise avec acuité la complexité de l’esprit, notamment par les visages soignés et expressifs qu’elle brosse et qui servent par ailleurs de point de départ à ses toiles.
Si l’on peut repérer des influences de certains monstres sacrés de la peinture à travers l’histoire de l’art - Rembrandt, Courbet, Heward et certes Bacon, ainsi que do Amaral et Saville - il en demeure que Catherine Morin fait montre d’un style ainsi que d’un discours tout à fait uniques et surtout, captivants.

Catherine articule des scènes aussi invitantes que dissonantes.

L’importante présence de la végétation, souvent exubérante, nous transpose avec adresse dans de différents contextes suggérés mais jamais définis, du vaste pré ensoleillé au salon poussiéreux, en passant par une plage de piscine, un patio tropical et un camping municipal.
Elle évoque allègrement les éditos de mode et mondanités avec sa maîtrise de la mise en scène et de l’intrigue: grâce à son oeil de photographe, elle compose ses tableaux de grands formats en recourant à des dispositifs caractéristiquement expressifs tels que les raccourcis, contre-plongées, et autres angles rapprochés.

Catherine Morin pose ainsi les jalons d’une histoire que l’on se plaît, à notre tour, à inventer.
Son art n’est pas rhétorique : à son plus acéré, Morin est humoristique ; et à son plus bienveillant, elle témoigne d’une exquise tendresse.

 

Jules Belf

[ ___ ] : Bordure

Constamment à l'affût de matériaux et inspiré par la destruction et les déchets, Jules Belf cherche à atteindre une beauté non conventionnelle avec ses œuvres. Artiste assembleur, il essaie de mettre en valeur des objets qui n’auraient pas d’importance ou de poids par eux-mêmes.

« : [ ___ ] : Bordure » sa première exposition solo, présente une superposition de divers matériaux trouvés dans les rues de Montréal exprimant ainsi une révolte envers la société de consommation « mon but à travers cette expositions est simplement de donner une importance et une deuxième vie aux objets délaissés par les habitants de la ville ».

 

Michalik Antoni

Ouvrons une parenthèse

Nous sommes constamment en mouvement. Différentes actions animent nos journées et nous en faisons de plus en plus à chaque jour. De la marche à la consommation du newsfeed, de la lecture des dernière nouvelles aux élections. Nous sommes constamment distraits de la plus noble des actions – la pensée.

Ouvrons une parenthèse est une invitation à remettre en question la pertinence des actions dans lesquels un individu s’engage, pour comprendre d’avantage les conséquences que celles-ci peuvent provoquer. Tout comme le silence peut être une réponse, l’inertie semble également être une action. Que pourrions nous accomplir en ne faisant rien?

À travers ses œuvres l’artiste revisite les archives. Il propose une série de références historiques et artistiques peu connues, dont la symbolique présente une action particulière ou ses conséquences.

 

OJO

DÉSORDRE (i)

OJO approche l’art de la même façon dont on approche une séance méditative ou encore une marche dans le bois; de façon instinctive, sans plan précis, se laissant guider, chacun des pas étant le plus important.

Les œuvres qui apparaissent comme résultat de cette démarche sont des incarnations d’émotions, des textures de vérités internes. Bien qu’il use de couleurs vives et électriques bien inscrites dans l’imagerie de son époque, l’artiste peint des narratives éclatées, intemporelles et sans débuts dans lesquelles les questions fusent et où il n’y a pas de désir d’offrir de réponses.

Dans un fouillis à mi-chemin entre le figuratif et l’abstrait, l’artiste pose les piliers de sa pratique sur les formes plutôt que sur la sémantique, par des compositions qui évoquent parfois les lithographies de Riopelle, parfois la fougue de Basquiat.
La radiance de ses images naît des événements plus ou moins proches de sa vie, ou encore d’endroits plus distants qui ne sont pas toujours faciles à expliquer.
Le spectateur est appelé ici à être son propre créateur de sens.

Pour ojo, l’expression artistique correspond au caractère bigarré des textures de la ville; c’est l’erreur, c’est le dedans, le coup de pinceau inexplicable, la colère sous-jacente à l'envie de courir, un arbre qui grandit à travers une clôture, le chaos d’une tempête pluviale et le calme qui règne au même moment dans un lieu différent, c’est du jazz, c’est le ressenti.

« Dans l’exposition Désordre (i et ii), j’explore l’univers des traumatismes.
En contraste avec le thème, les couleurs éclatées et les traits bruts témoignent de la complexité définitivement humaine de ce dont il est question. D’un seul jet créatif, j’ai produit ces tableaux au plus creux de l’hiver et du dernier confinement dans le seul but de sortir ces artefacts de mon corps pour les fixer sur les canevas. Les souffrances relatives au trouble anxieux sont le point central des pièces choisies.
Par un langage codé, les œuvres disent la douleur que l’on peut ressentir lorsque notre mental nous fait la vie dure.
Ces œuvres au caractère cryptique et mystérieux, qu’on dirait créées par accident – comme un graffiti apparait souvent au hasard dans la ville – invitent le-la spectateur-rice à rencontrer son propre monde intérieur et à toucher ce qu’ielle a d’enfoui au plus profond.
Ici les oiseaux sont liberté, les lettres crient les maux, les visages représentent des émotions conflictuelles, les symboles codés sont les cycles de pensées fermées.
En somme, Désordre (i & ii) est un message d’espoir sensible et vibrant destiné à celleux qui ont connu la noirceur. »